. Pour l’éditeur M.E.O. et l’autrice Martine ROUHART, son remarquable récit de vie LES AILES BATTANTES, j’ai réalisé une préface en 2021. Que Carino Bucciarelli (auteur, médiater) commentait ainsi dans un article sur le livre, paru dans la revue Nos Lettres : » (…) Le livre nous est livré avec une préface de Philippe Remy-Wilkin qui introduit par son analyse le texte qui va suivre, mais que l’on peut aussi relire après-coup pour en savourer toute l’intelligence. Préface qui, maintenant, fait partie intégrante de l’ouvrage. (…) »
. Dans la revue Indications/Karoo, j’ai écrit des textes sur des thèmes proposés : Ma dispute avec un livre (2011) ; Mon album rock préféré de tous les temps (2012) ; Mon super-héros (2013). J’ai aussi livré un dossier sur une histoire du roman policier (2014). On peut tous les lires dans le JOURNAL DE BORD de bord du site : https://philipperemywilkin.com/2025/01/13/mon-super-heros/ ; https://philipperemywilkin.com/2025/01/13/ma-dispute-avec-un-livre/ ; https://philipperemywilkin.com/2025/01/13/un-album-rock-a-partager/ ; https://philipperemywilkin.com/2025/01/13/considerations-sur-le-roman-policier/
. Dans la revue Que faire ?, j’ai rédigé des billets d’humeur sur des thèmes proposés : Pourquoi j’écris ? (n° 4), Où sont les intellectuels ? (n° 6).
. Dans Une vie et une passion inextricablement liées, j’ai raconté l’histoire de ma rencontre avec la narration, de manière détaillée et pourtant lacunaire, car elle passe sous silence l’immense influence de la fiction télévisuelle ou cinématographique. Mais mon rapport avec l’écriture au présent ?
Voir : https://philipperemywilkin.com/2010/03/21/mon-rapport-a-lecriture/
. Dans la revue trimestrielle Nos Lettres de l’Association des Écrivains Belges de langue française (AEB), j’ai écrit 4 textes de création sous la présidence de Jean-Lacroix, vers 2015-2016 :
Des mots pour la musique (mai 20216)
Il y a des mots nés pour être déclamés, écoutés. Amaryllis, Paramaribo, Curaçao, Tenochtitlan, Venezuela, Atala, Dorian. Des hublots qui nous projettent des cabines vers l’océan des rêves et des chimères.
Y a-t-il pareillement des mots pour la musique ?
Certains y creusent de délicieux entrelacs, tel le Cymbeline partagé par Shakespeare et Pink Floyd. Il y a la litanie hypnotique de la langue morte ou exotique aussi. Mais le mot se réduit alors à une sonorité. Le mot-sens, lui, s’arcboute à un mécanisme, une alchimie qui assemble au plus juste des matériaux divers et une expression.
Ne me quitte pas. J’veux pas que tu t’en ailles. Mon fils, ma bataille. Yesterday. Dis, quand reviendras-tu ? Le plat pays qui est le mien. Des phrases ou fragments d’une… platitude absolue. Des mots qui, pourtant, cisèlent le point d’acmé d’une œuvre. Des mots-cratères. Des mots-matrices. Des mots-cœurs. Etendards de l’Art et de la Sensibilité.
Printemps (novembre 2015)
Emporté par la nécessité d’espérer, le choix pascalien du croire positif, je reconfigure mon PC interne, conjuguant le mot printemps à tous les temps, m’attardant au mode Immigration.
Immergé dans l’Histoire comme Obélix dans la potion magique, je songe aux populations qui ressuscitèrent plusieurs fois la grande civilisation mésopotamienne, à celles qui s’amalgamèrent pour créer l’Anglais, aux élites (proto-)belges et juives qui hissèrent les Pays-Bas vers la luxuriance et la puissance…
Dès lors, dans la foulée des printemps arabes, qui ont dévoilé des millions de consciences, je me plais à rêver devant nos déferlantes de migrants. La plupart ne sont-ils pas pleins d’appétits et d’espoirs, donc fondamentalement jeunes ? Une sève printanière pour revitaliser une Europe hypocondriaque aux doigts gourds et aux yeux chassieux ? Nous réveiller, nous révéler ? Exhumer le sens étourdi de nos trésors ensablés : liberté, démocratie, tolérance, éducation, culture… ?
Enprintons-nous !
Déracinements, refuges, migrations (octobre 2015)
Des vagues contre un rempart barbelé. Choc de plaques tectoniques à la lisière d’un univers étouffé, égocentré. Des embarcations à la dérive. Métaphore du sauve-qui-peut général. Et, derrière le chaos, des cols blancs aux filigranes de vampires, des oligarchies et des fanatismes dans leur sillage, qui assassinent des océans et des peuples.
Le monde a des allures de Méduse, l’Europe de Radeau.
Tendre la main à un ami possible, songer aux Juifs refoulés des années 30, à nos ancêtres jadis refugiés en Hollande, en Grande-Bretagne ou en France, à ce fait si patent que nous sommes tous des migrants, d’hier, d’aujourd’hui ou de demain. Mais. Eviter que le radeau ne chavire, mal équipé, mal dirigé, trop étroit ou trop mal peuplé.
Le boomerang de nos intrusions carnassières nous place à l’heure de la responsabilité. Quitter nos vies d’autruches. Devenir. Des humains. De cette étoffe rêvée par des artistes.
A l’horizon, la rédemption ou la sanction.
Ombres et lumières (mai 2015)
La Bible et Humain, trop humain. Jean et Nietzsche. Celui qui proclame Dieu et celui qui annonce sa mort. « Au début était le Verbe » et « Chaque mot est un préjugé ».
Deux positions extrêmes, deux caps entre lesquels se faufilent les esquifs du Sens.
Nommer, c’est faire exister, adjoindre un supplément d’âme, créer. Et écrire, dès lors, participe d’un enfantement du Réel, hors des ténèbres du chaos, d’un partage, d’une révélation. Des mots/flambeaux pour dire le monde, s’y intégrer, y intégrer l’autre.
Mais.
Les mots se heurtent aux dimensions finies des langues, aux limites et lacunes des locuteurs. Qui, jamais, a été véritablement entendu ? Qui, jamais, a pleinement appréhendé ? Essayez ! Lâchez laïcité ou liberté d’expression. La cacophonie, aussitôt, résonne, mille langues ruissellent sous les murs de Babel.
Les mots. Lumières de la communication et de la perception.
Les mots. Ombres des filets jetés sur le Réel. Qui emprisonnent, cadenassent, circonscrivent, émasculent. Le cliché et l’étiquette inscrits dans leurs gènes, la réduction et le mensonge.
Les mots. Ombres et lumières. Le double mouvement. Qui libère et qui encage.
